Pourquoi voyager ?

Pourquoi voyager ?

Si je devais commencer quelque part, ce serait ici.
Par cette question toute simple qu’on m’a posée des dizaines de fois :
"Mais pourquoi tu voyages autant ?"
Et que je me suis posée à moi-même tout autant de fois.
Parfois en marchant seule dans une ville étrangère. Parfois en pleurant dans un bus au milieu de nulle part. Et parfois, au contraire, dans ces instants suspendus où tout a du sens, où l'on se dit :
"C’est exactement pour ce genre de moment que je voyage."

J’ai voulu poser des mots sur ce besoin viscéral de partir.
Sur les doutes aussi. Parce que parfois, je ne sais pas pourquoi je ressens ce besoin de m’éloigner.
Et parfois, la vie me répond par une rencontre magique, une lumière, un paysage, une sensation de liberté si forte qu’elle me ramène à moi.

Je n’ai pas toutes les réponses, mais j’ai des ressentis, des histoires, des images et des émotions que j’avais envie de partager.

Voyager pour se retrouver

Il m’est arrivé de partir sans trop savoir pourquoi.
Parfois pour fuir.
Fuir une routine qui me grignotait doucement.
Parfois par simple envie de découvrir un pays, sans attente particulière, juste guidée par l’appel d’une terre inconnue, d’un nom qui résonnait.

Mais ce que je sais, aujourd’hui, c’est que chaque voyage m’a ramenée à moi.
Chaque recoin du monde a révélé une partie de qui je suis.
Parfois belle, lumineuse, forte. Parfois inconfortable, fragile, inattendue.

Quand on voyage, on est arraché à ses repères.
On se retrouve face à soi-même, sans filtres, sans décor familier.
Et c’est là que commence la vraie découverte.
C’est dans ce décalage que naît la vraie introspection.

J’ai appris à me connaître en voyageant.
J’ai découvert une part de moi plus courageuse que je ne le pensais.
Une facette plus aventurière, capable de sortir seule la nuit à l’autre bout du monde, de grimper Sun volcan au Guatemala, de prendre un bus en Bolivie sans savoir où il allait exactement.
Mais j’ai aussi vu mes limites.
Ma difficulté à lâcher prise.
Ce besoin de contrôle qui revenait parfois, même au milieu d’un décor paradisiaque.
Et alors, j’ai voulu apprendre. Apprendre à faire confiance. À m’adapter. À accueillir ce qui vient, même si ce n’était pas prévu.

Des conversations avec des inconnus qui m’ont marquée plus que certains liens de longue date.
Des silences aussi. Des nuits seules, à me demander ce que je faisais là, loin de tout, mais pourtant exactement à ma place.

C’est ça aussi, voyager pour se retrouver.
Ce n’est pas se retrouver comme avant, mais se retrouver différente.
Chaque destination m’a transformée un peu.
Et je sais que, même si parfois je pars sans le savoir, je reviens toujours un peu plus moi-même.

Voyager pour ressentir pleinement

Il y a ce moment précis dans un voyage où tu ne sais plus vraiment si tu es "ailleurs".
Où tu n’as plus l’impression d’être en décalage, ni en transition.
C’est comme si le voyage n’était plus une parenthèse, mais devenait ton nouveau quotidien.
Tu t’es installée dans un rythme qui n’est pas celui de la maison, mais qui te va mieux.
Tu as pris tes marques.
Et soudain, tu es 100 % toi.

C’est un basculement presque invisible.
Parfois il arrive dès les premiers jours, parfois il faut attendre un peu, lâcher un peu plus, s’abandonner au flou, au flou du temps, du lieu, des repères.
Mais quand il arrive… tout devient simple.
Tu n’attends plus rien de spécial, mais tout ce qui t’entoure prend une autre couleur.

Tu vis le moment présent, vraiment.
Pas juste en théorie, pas juste parce qu’on te l’a dit sur Instagram.
Tu le vis dans ton corps.
Dans ton cœur.
Dans ton souffle, dans ce petit café local où tu vas tous les matins.
Dans le hamac qui t’accueille à l’aube, quand tu ouvres les yeux et que tu ne sais pas encore ce que tu feras de ta journée.
Et c’est là que tu réalises : c’est exactement pour ça que tu voyages.

Parce que c’est en voyage que tu ressens tout, plus fort.
Tu pleures vraiment. Tu ris vraiment. Tu aimes vraiment.
Tu es touchée par des détails auxquels tu n’aurais jamais prêté attention chez toi.
Une main tendue. Une chanson entendue dans une ruelle. Une discussion au coucher du soleil avec quelqu’un que tu ne reverras jamais.

Il n’y a plus de demi-mesure.
Tu n’as pas besoin de te contenir.
Tu vis tout, pleinement, comme si chaque instant comptait.
Et c’est peut-être ça, la vraie liberté :
ressentir, sans filtre.

Voyager pour ralentir

Parfois, la vie va trop vite.
On avance en pilote automatique, porté·e par les obligations, les habitudes, le regard des autres.
Et on oublie de s’arrêter.
De respirer.
De se demander si tout ça fait encore sens.

Alors on part.
Pas forcément très loin. Mais ailleurs.
Et dans cet ailleurs, quelque chose se passe : on ralentit.

Il n’y a plus les rendez-vous à enchaîner, les mails à traiter, les messages à lire.
Il y a juste… le temps.
Le temps de marcher plus lentement, de s’asseoir sans but, de regarder un coucher de soleil sans penser au lendemain.
Le temps de se laisser traverser par ses pensées, ses émotions, ses envies.

Voyager, parfois, c’est appuyer sur pause.
C’est sortir du tumulte pour se retrouver face à soi-même.
Et ce face-à-face peut être bouleversant.
Parce qu’en ralentissant, les vraies questions remontent.
Est-ce que je suis là où je veux être ?
Qu’est-ce que je veux vraiment ?

Il m’est arrivé d’avoir besoin de ça : une vraie coupure.
Pas juste des vacances, mais une pause existentielle.
Le genre de pause qui marque un tournant.
Où tu n’as rien d’autre à faire que de ressentir, écrire, marcher, observer.

Voyager pour rencontrer l’autre

Voyager, ce n’est pas seulement changer de décor.
Ce n’est pas cocher une destination de plus.
C’est surtout entrer dans le monde de l’autre.

C’est découvrir son quotidien, ses habitudes, ses gestes qu’on ne comprend pas encore, ses silences, sa musique, sa manière de dire bonjour.
C’est être invité·e dans une maison d’un dame rencontrée dans la rue, boire un thé local dans le café des habitants du village, écouter une langue qu’on ne parle pas mais qui nous touche quand même.

Il y a quelque chose de puissant à vivre chez l’autre.
Dans son pays.
Avec ses règles.
Ses croyances.
Ses plats qu’on goûte pour la première fois.
Ses sourires qui veulent tout dire, même sans mots.
On entre dans une culture avec respect, curiosité et humilité.
Et au fond, on ne repart jamais tout à fait pareil.

C’est là, dans ces rencontres parfois brèves, parfois intenses, qu’on apprend.
Sur les autres, bien sûr.
Mais aussi sur soi.
Parce qu’on est confronté·e à d’autres façons de penser, de vivre, de ressentir.
Et que ça nous fait bouger à l’intérieur.

Quand tu partages un repas avec une famille , quand tu danses sans musique avec des enfants au milieu de nulle part, quand tu échanges des regards sans mots…
Tu comprends que les vraies rencontres n’ont pas besoin de traduction.

Et le plus beau, c’est que chaque personne rencontrée devient un fragment de ton voyage.
Un visage, une voix, une énergie.


Tu réalises que ta façon de vivre n’est pas la seule. Qu’elle n’est pas meilleure.
Et ça te pousse à regarder le monde autrement.
Avec plus de douceur, de respect, d’humanité.


Une invitation à partir …

Si tu es arrivé·e jusqu’ici, merci.
Merci d’avoir voyagé avec moi à travers ces mots.
Merci d’avoir pris le temps de t’arrêter, de ressentir, de réfléchir.
Et peut-être… de rêver un peu.

Ce texte ne donne pas de réponses universelles.
Il pose simplement des mots sur ce que le voyage m’a appris, sur ce qu’il m’a permis de vivre, de comprendre, de transformer.
Et si tu t’es reconnu·e quelque part entre ces lignes, alors c’est que, peut-être, toi aussi, tu entends cet appel discret au fond de toi.
Cet appel au départ.
Pas pour fuir, mais pour te rencontrer ailleurs.

Partir ne veut pas toujours dire s’envoler loin.
Parfois, c’est juste changer de regard.
Sortir de ses repères.
Faire un pas de côté.
Et s’autoriser à ressentir pleinement.

Alors si tu hésites encore… vas-y.
Prépare ton sac, ou pas.
Suis ton instinct.
Et laisse-toi porter.
Parce qu’il n’y a pas de bonne façon de voyager.
Mais il y a une certitude :
Chaque voyage te rapproche un peu plus de toi-même.


 

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